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Interview de Seniors en Vadrouille

Dernière mise à jour : 23 mars 2021

Nous sommes allés à la rencontre (virtuelle) de Solange, autrice du blog « Seniors en vadrouille ». Aventurière retraitée, elle a la bougeotte et parcourt le monde avec son mari.


Nous sommes allés à la rencontre (virtuelle) de Solange, autrice du blog « Seniors en vadrouille ». Aventurière retraitée, elle a la bougeotte et parcourt le monde avec son mari. Son blog est une mine d’or pour les voyageurs : « J’ai l’impression d’aider les gens avec mon blog. Je reçois des questions et des retours. Mon but est de donner des conseils, de leur éviter des embuches, de déconseiller les endroits surcotés. Comme dans la Vélodyssée*, quand je me suis perdue ! Je l’ai raconté avec précision pour éviter que d’autres personnes ne se perdent. »


* Périple à vélo de Roscoff à Hendaye, raconté dans cet article.




Malle d’Aventure : « Comment est né votre goût du voyage ? »


Solange, de Seniors en Vadrouille : « Je pense qu’il est né des récits de voyage de mon grand-père maternel et de mes lectures au fil des années.

Quand j’étais petite, je lisais beaucoup de récits de voyage, de familles parties à l’aventure. Je me souviens de l’histoire d’un marin issu d’une famille très pauvre qui a vécu une vie extraordinaire jusqu’aux Marquises. J’étais fascinée par les récits d’aventure. » Il y a eu les récits de Jéromine Pasteur et le premier je pense de la famille des Pallières, 4 enfants et un rêve. Et dans un autre registre, j’ai adoré « les années secrètes de la vie d’un homme » de Robert Sabatier. »




Est-ce qu’on voyage de la même façon quand on est à la retraite ou quand on a 30 ans ?


« L’évidence m’impose de répondre « non » en ce qui me concerne, surtout en exigences en termes de confort : besoin d’un vrai lit et d’une douche. Comme la question m’intriguait, je l’ai posée à beaucoup de blogueurs voyage : https://seniors-en-vadrouille.fr/voyage-40-ans

Je suis aussi plus affirmée aujourd’hui qu’à 30 ans. Je dis facilement ce que je veux et ce que je ne veux pas. Je me suis retrouvée dans des situations périlleuses quand j’étais plus jeune ! Il faut oser dire non, suivre son instinct.


Mais le vrai luxe à la retraite, c’est le temps. Quand je travaillais, je cumulais les heures sup pour pouvoir partir plus longtemps. J’ai réellement découvert à la retraite que le temps change le voyage. Ce que l’argent ne peut pas acheter, c’est d’avoir le temps. »




Quels sont vos bons plans de voyage ?


« Le bon plan pour un hébergement « gratuit », c’est un site de gardiennage de maisons et d’animaux qui s’appelle Trusted House Sitters. L’abonnement au site est payant (vous bénéficiez de 25% de réduction en utilisant ce lien). Soyez vigilants avant de vous engager auprès des hôtes : s’il faut s’occuper de 5 chiens de 2 chevaux, ou balader les 3 chiens tout le temps avec vous, ce ne sont plus des vacances… Les chats, c’est le mieux. Comment ça fonctionne ? Vous voyez une annonce de maison, vous postulez. Certains propriétaires préfèrent que vous arriviez la veille. Certains (plus rares) n’ont pas d’animaux. On ne paie rien en hébergement : c’est un service mutuel qui est rendu et c’est très bien pour tous les âges. Nos séjours se sont tous biens déroulés, et nous avons eu la chance de dormir dans de belles maisons, notamment dans un magnifique manoir anglais !

Autres recommandations :

  • Le site internet Booking. Attendez les prix proposés en dernière minute

  • Les chambres privées des Auberges de jeunesses, souvent très bien situées dans les grandes villes. »



Pouvez-vous nous raconter une anecdote de voyage ?


« Il y en a tant. Une autre qui illustre bien le Japon. Je suis fan des onsen, les bains publics japonais. Dans une auberge de jeunesse, il était possible de prendre une navette pour aller dans un onsen. Pas de navette. Une famille japonaise me propose alors de m’y emmener. J’accepte, bien sûr. Et quelques minutes plus tard, je me retrouve à converser poliment avec une totale inconnue, nue, plongée dans un bain à 45°. Imaginez la même scène en France ! »




Avec les mesures sanitaires, les voyages au bout du monde sont un peu compromis… Comment faites-vous ?


« Comme beaucoup de Français, pour éviter de prendre des risques et d’en faire prendre à mes proches, je reste en France. Post-confinement, l’idée d’un périple à vélo s’est imposée : Vélodyssée (1200 kms) et Flow Vélo (290 km). Mes mollets n’ont pas chômé. J’ai commencé à les raconter sur mon blog pour aider ceux qui envisageraient de suivre mon exemple.


Les premières 30 min à vélo n’étaient pas évidentes : « Pourquoi je ne le fais pas en voiture ?? Quelle idée de le faire à vélo et sans assistance électrique ». Ces 30 min constituaient en fait un échauffement pour le corps et le cerveau. Voyager à vélo m’a permis de penser à beaucoup de choses, notamment à un problème que je traine. A chaque tour de roue je m’en éloignais. Je m’allégeais petit à petit. Voyager à vélo permet aussi d’admirer sans penser. C’est un repos. J’ai failli avoir un accident « à cause » de cet état contemplatif ! Je regardais le paysage : il y avait un arbre à moitié couché avec une forme fantasmagorique. J’ai pilé sans prévenir pour l’admirer, et le cycliste qui arrivait derrière a failli me rentrer dedans ! Il faut être disponible dans sa tête pour regarder le paysage autrement.


J’ai trouvé une similitude quand je marchais beaucoup. Il y a quelques années, je parcourais 16 km aller-retour de marche par jour pour aller travailler. La 1ère heure, je râlais : « pourquoi je m’inflige ça, je suis débile, … ». Au bout d’1h, mon cerveau avait tout évacué et j’étais bien. La marche, surtout en solitaire dans la nature, c’est un des rares moments où on peut ne penser à rien, laisser dériver ses pensées ou réfléchir sans interférence si on a un sujet qui nous préoccupe. Personne ne va venir vous interrompre ; les pensées peuvent suivre leur fil. Et la nature est là pour nous accueillir si on souhaite se reposer.


Dans un autre genre, j’ai aussi testé un camping naturiste dans les Landes. Je serais allée à la Madjacques début octobre si elle n’avait pas été annulée ! La Madjacques est une course en stop avec des défis et beaucoup d’humour. Et tout ceci dans les règles sanitaires mises à jour. Je ne raffole pas du masque mais je pense plus sage de protéger les autres de mes éventuels miasmes.

A la place, on va se faire notre Madjacques à nous avec ma fille. Pour notre journée de folie avec des défis, on va chanter en plein air, aller se tremper dans la Manche jusqu’aux épaules, faire de l’accrobranche, randonner sur une crête.


Pour la suite, je suis, comme tous, dépendante de l’actualité : j’envisage soit de continuer le vélo sur des pistes cyclables non testées encore, soit de faire de petites escapades à pied sur quelques jours. Et je continue à rêver de la Scandibérique qui part du nord de la Norvège jusqu’à Saint Jacques de Compostelle. Mais pas pour tout de suite.


Et je continue à projeter des voyages lointains pour plus tard, sans date définie : la Corée du Sud, la Polynésie, la Tanzanie, etc. Et d’autres en France, dans des régions que je ne connais pas bien comme le Jura, la Corse ou les Cévennes. Je connais peu cette region mais elle m’attire pour plein de raisons : côté historique, les paysages, les randonnées. J’aimerais y passer une semaine avec ma fille et ma petite-fille.»



Si vous voulez découvrir la plume de Seniors en Vadrouille et les aventures de ce couple voyageur :

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